Hermann Gmeiner

"...in my opinion nothing is more important than to care for a child"

Hermann Gmeiner

13 août 2013

Bas-Vaudreuil, fier de son avenir


Boucler son kindergarten au centre communautaire de Bas-Vaudreuil, ça se fête. Parents, notables et enfants s’y sont prêtés volontiers – ainsi que le temps d’ailleurs – envers et contre tout, en ce début de moi d’Août 2013.

Les parents s’endimanchent. Les notables se mettent sur leurs trente-un. Les enfants sont sages sous leurs toges. C’est le grand jour. Ils l’ont attendu toute l’année, le jour de la graduation de la
promotion "Les Papillons" du centre communautaire de Bas-Vaudreuil, partenaire de SOS Villages d’Enfants Haïti, à Croix-des-Bouquets. Il fait une chaleur étouffante, mais les gens s’en moquent. C’est le signe pour eux que le soleil, joyeux, veut se mêler à la fête, leur fête.
L’heure H se rapproche. Le temps d’arranger une dernière natte sur la tête de sa fille chérie et la musique de circonstance se glisse jusqu’à remplir la petite église de la communauté. Tout le monde comprend qu’il faut se retourner vers l’entrée pour accueillir les papillons, les gradués. Aucun d'eux n’est plus haut que trois pommes, mais tous, d’un pas précipité pourtant assuré, défilent au milieu de l’assistance pour aller se poser sur leurs sièges. Ils ne sont pas plus qu’une vingtaine.
On invoque la présence du Seigneur. On entonne l’Hymne national haïtien. La cérémonie est lancée. On déclame, danse et chante. Ces petits anges reprennent en chœur cette chanson d’Enrico Macias comme une mise en garde : "Malheur à celui qui blesse un enfant…" sans pourtant entacher l’atmosphère de fête.
On discoure aussi. Les parents se félicitent du partenariat avec SOS Villages d’Enfants Haïti. Ils se rendent compte de la valeur de l’éducation et croient dur comme fer en un meilleur avenir pour leurs enfants. "Je suis fier de mon fils. Il sera un homme important, demain", assure cette mère quand le Pasteur Abellard voit en la promotion Papillon "l’avenir radieux qui permettra à la communauté de s’envoler vers un nouveau lendemain".
Le chemin vers Vaudreuil ne laissait pourtant pas présager une telle atmosphère. Une route sablonneuse se faufile à travers une vaste plaine où des bayahondes étouffent les Cactus. A la faveur d’un détour se découvrent quelques dizaines de maisonnettes constituées de boue projetée sur du clissage de bois. Au milieu de tout ça sourit, joyeux et fier, le centre communautaire qui a accueilli pendant l’année les papillons à l’honneur en cet après midi d’été.
Le quotidien des habitants de Vaudreuil est fait de difficultés, comme a pu le souligner Bréil Jean Mary, facilitateur communautaire au programme de renforcement familial de Santo. Cependant, le temps que ces habitants ont décidé de consacrer à l’éducation de leurs fils et filles laisse présager un meilleur avenir pour la communauté.
Mackendy Jean Baptiste

5 août 2013

De l'Auberge au Village Ruth gardera son sourire



Le programme Auberge avait assuré la prise en charge d’une centaine d’enfants accueillis après le séisme de janvier 2010. Il doit fermer ses portes le 30 Août prochain pour se rouvrir en tant que Village d’Enfants SOS Cayes en Juin 2014. Il accueillera alors la majorité des enfants de ce vieux programme dont  Ruth Junie Joseph.


Ruth se fait peigner par l'une de ses taties
Ruth fait, pour le moment, partie du programme Auberge qui fermera ses portes le 30 Aout prochain. Elle intègrera définitivement, en 2014, l’une des 14 maisons familiales du troisième Village d’Enfants SOS en Haïti, aux Cayes. Mais entretemps, une des maisons qui seront louées aux Cayes, l’accueillera, elle et sa fratrie SOS, afin de pouvoir fréquenter l’école SOS Hermann Gmeiner des Cayes, déjà prête à recevoir sa première promotion en septembre.

A 12 ans, fière d’être villageoise SOS depuis 3 ans, Ruth ne cache pas sa joie par rapport à ce transfert. Néanmoins elle avoue un regret : les visites de sa maman vont se faire plus rares qu’avant.
Je me sens très heureuse depuis que je suis acceptée ici. Je suis toujours contente d’être parmi mes frères et sœurs SOS. Mais ma maman qui m’a amené ici ne vient pas me voir souvent, ça me rend triste parfois. Elle est consciente que sa mère viendra la voir moins souvent que d’habitude.
Ruth Junie a grandi avec sa maman biologique, Julienne Carielle et avec une tante, sans l’affection paternelle. Elle a donc une affection très poussée pour sa mère, la seule de ses parents dont elle a eu une claire connaissance. Elle était encore un bébé quand son père les a quittées.
Aujourd’hui, grâce au soin jaloux et à la chaleur du foyer gardé cordialement par Tatie Amona Roselaine, la petite retrouve tant bien que mal son sourire, la couleur vive de sa joie de vivre. Elle est entourée de 10 petits frères et sœurs SOS à la famille D et se sent bien comblée de ses vides d’affection.
Ruth Junie est souffrante de Dysmorphie cranofaciale et d’infection de l’oeil gauche. Cette grave maladie héréditaire, attrapée de sa mère, affecte un peu sa mémoire. Cependant elle n’a pas grande conséquence sur son intelligence grâce au soin et aux consultations réguliers des médecins et des agents de santé disposés par SOS Villages d’Enfants.
C’est une gentille petite fille. Gaie, affectueuse, serviable, Ruth est toujours dévouée à apprendre. Elle a eu cette année comme moyenne générale 6.22, admise de fait en 3ème A.F. A l’école SOS Hermann Gmeiner Santo, tous les professeurs lui témoignent de l’admiration, a révélé Nancy Toussaint, la facilitatrice affectée à sa famille.
Ruth Junie et tous les autres seront désormais pris en charge par SOS Villages d’Enfants sur le long terme, a souligné le directeur du futur SOS Village d’Enfants des Cayes, M. Volny Etienne.
 
Edson Lubin