Hermann Gmeiner

"...in my opinion nothing is more important than to care for a child"

Hermann Gmeiner

23 juillet 2013

Apprendre à lire pour le bien de sa communauté

Jusqu’à l’âge de 30 ans, Edris ne savait ni lire ni écrire. Il est très impliqué dans sa communauté. Sa vie a beaucoup changé grâce à collaboration dans le centre communautaire de Butte Boyer. Il ne s’en doutait pourtant pas.

Aucun des deux enfants d’Edris n’assiste à ce jour aux cours du centre communautaire de Butte Boyer 2. Youvica, sa fille cadette de sept ans, a été graduée l’année dernière. Néanmoins, cet homme de 37 ans aujourd’hui continue à fournir un support inestimable au centre de son quartier.

"C’est ma façon de témoigner ma gratitude envers ce centre", dévoile-t-il sans le moindre embarras.

Edris apporte sa collaboration au centre depuis son implantation à Butte Boyer, en 2007. Il a ainsi pu, dès le début, prendre part aux cours d’alphabétisation qui y étaient dispensés avec le support de SOS Villages d’Enfants.

Les centres communautaires, au nombre de 26 à Port-au-Prince, constituent la plaque tournante du programme de renforcement familiale de SOS Villages d’Enfants. On y accueille les enfants pour les éduquer et les nourrir, entre autres, mais d’autres initiatives visant les parents y sont menées pour effectivement renforcer leur capacitéde prendre en charge leurs enfants.

Le cours d’alphabétisation est justement l’une de ces initiatives. Edris estime avoir effectué, grâce à elle, d’énormes progrès dans sa vie.

"Au tout début, j’avais fait connaissance avec les lettres, les chiffres", raconte-il. "Mais on m’a aussi appris par la suite beaucoup d’autres choses qui me permettent d’être aujourd’hui ce que je suis", ajoute-il, fièrement.

Ce qu’il est aujourd’hui, c’est simplement surprenant. Brigadier de protection civile dans sa section communale, il est aussi vice président d’une association de développement socioculturel de sa communauté et vient de mettre sur pieds une autre association qui poursuit le développement économique. Mais, par-dessus tout, il a pu agrandir son petit commerce qui lui permet, depuis un an, de subvenir dignement au besoin de sa famille.

Fier de ses enfants qu’il trouve très éveillés, Edris l’est tout aussi de lui-même. Du haut de sa fierté cependant, il estime devoir mettre tout ce qu’il est devenu au service de Butte Boyer.
 
Mackendy Jean Baptiste