Aucun des deux enfants d’Edris n’assiste à ce jour aux
cours du centre communautaire de Butte Boyer 2. Youvica, sa fille cadette de
sept ans, a été graduée l’année dernière. Néanmoins, cet homme de 37 ans
aujourd’hui continue à fournir un support inestimable au centre de son
quartier.
"C’est ma
façon de témoigner ma gratitude envers ce centre", dévoile-t-il sans
le moindre embarras.
Edris apporte sa collaboration au centre depuis son
implantation à Butte Boyer, en 2007. Il a ainsi pu, dès le début, prendre part
aux cours d’alphabétisation qui y étaient dispensés avec le support de SOS
Villages d’Enfants.
Les centres communautaires, au nombre de 26 à
Port-au-Prince, constituent la plaque tournante du programme de renforcement
familiale de SOS Villages d’Enfants. On y accueille les enfants pour les
éduquer et les nourrir, entre autres, mais d’autres initiatives visant les
parents y sont menées pour effectivement renforcer leur capacitéde prendre en
charge leurs enfants.
Le cours d’alphabétisation est justement l’une de ces
initiatives. Edris estime avoir effectué, grâce à elle, d’énormes progrès dans
sa vie.
"Au tout
début, j’avais fait connaissance avec les lettres, les chiffres",
raconte-il. "Mais on m’a aussi
appris par la suite beaucoup d’autres choses qui me permettent d’être
aujourd’hui ce que je suis", ajoute-il, fièrement.
Ce qu’il est aujourd’hui, c’est simplement surprenant. Brigadier
de protection civile dans sa section communale, il est aussi vice président
d’une association de développement socioculturel de sa communauté et vient de
mettre sur pieds une autre association qui poursuit le développement économique.
Mais, par-dessus tout, il a pu agrandir son petit commerce qui lui permet, depuis
un an, de subvenir dignement au besoin de sa famille.
Fier de ses enfants qu’il trouve très éveillés, Edris
l’est tout aussi de lui-même. Du haut de sa fierté cependant, il estime devoir
mettre tout ce qu’il est devenu au service de Butte Boyer.
Mackendy Jean Baptiste
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